15.04.17
Ahmed, Soudanais, CRA du Mesnil-Amelot
« J’ai grandi au Darfour mais en 2014, mon village a été attaqué par les Janjawid. Aujourd’hui, mon village n’existe plus, et tous les survivants sont réfugiés ou bien dans d’autres pays d’Afrique ou en Europe.
Je me suis exilé en passant par l'Égypte, la Libye, puis l'Italie. Je me suis alors fait attrapé par la police qui m’a enfermé là bas. Elle voulait prendre mes empreintes digitales, mais j’ai refusé. On m’a alors forcé à l’aide d’électricité.
Une fois relâché, je suis parti à Vintimille pour traverser la frontière franco-italienne, jusqu’à mon arrivée à Paris. J’ai déposé ma demande d’asile à la préfecture de Cergy le 06/09/2016.
Mais lors d’un rendez-vous à la préfecture le 06/04/2017, la police s’est saisie de moi dans la prefecture pour m’enfermer en CRA. Depuis, je ne peux plus en sortir. Je viens de passer en jugement au tribunal hier, où la juge a dit que je resterai 28 jours avant de me faire déporter. J’ai pu avoir un avocat grâce à la Cimade.
Mes 8 amis sont en grève de la faim pour protester contre leur déportation en Italie ou au Soudan. Il nous est difficile de communiquer dans la mesure où le CRA est divisé en trois sections. Pour ma part, je ne peux pas me mettre en grève de la faim du fait de ma maladie qui m’affaiblit beaucoup. »