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Photo du rédacteurParis d'Exil

Solidarité Covid-19

Durant la période de confinement vous avez été nombreux·ses à participer à la collecte que nous avons lancée le 16 mai 2020. Grâce aux 488 dons que nous avons reçu, (d’un total de 20 223€ au 17 mai 2020), nous avons pu soutenir une soixantaine de familles et une dizaine de mineur·e·s, ainsi que quelques personnes seules, restées sans hébergement à la suite de l’évacuation du campement d’Aubervilliers et pour lesquelles nous avons trouvé des hébergements solidaires en partenariat avec d’autres collectifs.


Avec le déconfinement, Paris d’Exil lance un nouvel appel à dons pour pouvoir continuer à venir en aide aux personnes accompagnées, et aux nouvelles rencontrées, pendant le confinement. Nous nous trouvons confrontés au manque de visibilité sur l’après, la prise en charge ou non des personnes, la continuité de l’aide alimentaire… Si en termes de ravitaillement, une solution institutionnelle très basique a finalement été mise en place par les pouvoirs publics, va-t-elle se maintenir durant cette nouvelle période pour le moins chaotique ? Que va-t-il se passer pour les personnes “mises à l’abri” (jeunes isolé·e·s et personnes à la rue) de façon totalement inadaptée et risquée, dans des gymnases ne garantissant en rien leur protection face la contamination ?


Pour les personnes exilées, maintenues dans la précarité par une administration qui les empêche de construire leur vie en France, avoir peur de manquer est un sentiment constant. Les femmes avec enfants sont dans la hantise permanente de ne pas pouvoir les nourrir. À cela s’est ajouté la fracture numérique, sociale et linguistique. Comment suivre des cours à distance lorsqu’on a juste un téléphone et pas de wifi ? Que faire face aux administrations qui ne rouvrent pas ou alors seulement par téléphone ? Pour beaucoup de personnes étrangères, qui préféraient se rendre dans les bureaux, cela équivaut à une entrave à l’accès à l’information.


Paris d’Exil a de nouveau besoin de vous. En plus des activités liées à l’état d’urgence sanitaire, nous sommes désormais en lien avec de nombreuses personnes rencontrées lors du confinement, dont les situations sont complexes, et dont les démarches ont été totalement interrompues avec le confinement. Nous anticipons une reprise très forte du suivi social et juridique.


Grâce à vos dons pendant le confinement, Paris d’Exil a pu agir sur le terrain.

Nous avons pu, grâce à la cagnotte, agir dès les premiers jours du confinement, alors que nous étions déjà alerté·e·s par les nombreux besoins alimentaires (certain·e·s n’avaient pas pu se nourrir depuis trois jours) et de produits de première nécessité (produits d’hygiène, couches, lait infantile...). Lors du début du confinement les personnes logées en hôtel en Île-de-France n’avaient plus accès aux circuits d’approvisionnement (notamment les distributions de colis alimentaires). Les Restos du Coeur ferment annuellement en mars, la plupart des associations ont vu leur nombre de bénévoles diminuer (la plupart étant âgé·e·s) et une réorganisation pour respecter les consignes de sécurité sanitaire était nécessaire avant de pouvoir redémarrer. La fermeture des écoles, et donc des cantines, a entraîné un repas de plus à charge des familles. Avec le confinement les “petits boulots” se sont arrêtés, le système D s’est effondré brutalement. Peu à peu les associations ont rouvert comme elles le pouvaient et les initiatives solidaires se sont multipliées partout, notamment en Seine-St-Denis. Toutes et tous ont constaté une hausse générale de la demande alimentaire et une grande fragilisation de la population, avec des personnes se rendant pour la première fois dans les lieux de distributions.


Grâce aux 20 000€ que nous avons reçu et en nous basant sur un confinement de deux mois, Paris d’Exil a pu distribuer :

-350€/mois aux familles avec des enfants de moins de 3 ans (dépenses supplémentaires pour le lait et les couches)

-300€/mois pour les familles avec enfants

-120€/mois pour les jeunes isolé·e·s


Nous avons préféré distribuer directement de l’argent afin de respecter l’autonomie des personnes et de privilégier une solution plus sûre d’un point de vue sanitaire. Nous avons également pu faire les courses pour des jeunes hébergés dans des appartements prêtés durant le confinement. Cet argent a aussi servi à acheter des recharges de téléphones ou d’accès internet pour les familles, mais aussi les mineur·e·s isolé·e·s pour assurer la continuité des cours en visio-conférence.


Après quelques semaines de confinement, des distributions de repas ou de colis ont été organisées par la Mairie de Paris. Néanmoins ceux-ci ne répondaient pas aux besoins des bébés ou aux achats de produits d’hygiène. Peu à peu le Samu Social s’est lui aussi organisé. Il aura fallu plus d’une quinzaine de jours pour qu’ils mettent en place dans toute l’Île-de-France une distribution de “tickets services”, pour un montant de 3€/jour/personnes, aux familles hébergées par ses soins. Forçant les gens à aller seulement dans les grandes enseignes, souvent plus coûteuses et où les tickets ne sont pas toujours acceptés, ce qui a obligé les personnes concernées à sortir de leur quartier pour pouvoir les utiliser.


Sur la durée de notre aide financière, dès lors qu’il existe un relais d’approvisionnement confirmé par les familles, nous avons diminué le montant de l’aide apportée et n’intervenons désormais qu’en cas de besoin. En effet, nous n’avons pas l’intention de nous substituer durablement aux circuits habituels. Conformément à nos principes, notre mission n’est pas de prendre la place des dispositifs existants, mais de dénoncer leur absence, leur insuffisance, leur inadaptation, et de faire pression pour que les pouvoirs publics prennent le relais, car il s’agit bien là de leur responsabilité. Pour autant nous ne cesserons pas de dénoncer les conditions encore indignes et inacceptables dans lesquelles sont hébergées certaines personnes précaires et exilées, et la manière dont elles sont traitées par les institutions. Nous ne cesserons pas de militer pour l’égalité de droits, et notamment le droit de travailler pour toutes et tous. Enfin, nous cherchons des solutions plus dignes et pérennes afin de lutter contre la violence de l’aide alimentaire d’urgence et pour que cette situation ne se reproduise plus dans l’avenir.


C’est pourquoi malgré la fin du confinement nous avons toujours besoin de vous. 


Nous renouvelons notre engagement de consacrer tous les dons que nous recevons à des besoins liés à la situation d’état d’urgence sanitaire. Notamment aux besoins alimentaires ou de première nécessité (produits d’hygiène, cartes de transport). Aux besoins administratifs maintenant que les démarches se font à distance (téléphones, carte Lyca et abonnements téléphoniques). Ainsi qu’aux besoins juridiques (frais d’avocat), car après la suspension des démarches pendant le confinement une aide juridique est nécéssaire afin que les personnes exilées dans des situations compliquées puissent défendre leurs droits. 


Merci à toutes et tous par avance ! Plus que jamais restons solidaires avec les personnes exilées !

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