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  • Photo du rédacteurParis d'Exil

Campement de Bercy, attaque raciste et répression de la préfecture

Campement de Bercy : la préfecture de police verbalise les participant·e·s à un rassemblement de soutien aux exilé·e·s victimes d’une attaque raciste.


Le rassemblement a été décidé au lendemain d’une attaque raciste extrêmement violente : mercredi 8 décembre, un homme armé d’un sabre s’est précipité sur les tentes du campement de Bercy en proférant des injures racistes, les lacérant et blessant au moins deux habitants du campement.


Le jeudi 9 décembre, à 18h30, une quarantaine de personnes solidaires se sont réunies à côté du campement, en soutien aux personnes présentes et pour demander leur mise à l’abri. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues, elles ont nassé les soutiens, les ont verbalisés (135€ par personne pour rassemblement non-déclaré) et dispersé le rassemblement. Un membre de Médecins du Monde a été interpellé et emmené en garde à vue. Il a ensuite été relâché sans faire l’objet de poursuite, une intimidation de plus, sans fondement.


Cette décision de la préfecture s’inscrit dans la longue liste de la répression des actes solidaires et témoigne de la volonté politique d’empêcher la lutte pour le droit des personnes exilées à Paris, aux frontières et sur tout le territoire. Les soutiens ne sont pas les seuls à subir la répression : les quatre personnes agressées et témoins ont passé 48 heures en garde à vue. Une association a été contactée par l’avocat commis d’office pour leur fournir une domiciliation administrative, dans le cadre d’une réquisition du parquet de mise en examen et de contrôle judiciaire. Ce qui veut dire que les personnes, en plus d’avoir été victimes, risquent aussi des poursuites pour s’être défendues.


Les discours racistes intolérables dont nous sommes saturés depuis des mois encouragent ces passages à l’acte plus qu’inquiétants. Les personnes à la rue, déjà exposées à de nombreux dangers et vivant dans des conditions difficiles*, sont d’autant plus vulnérabilisées face à ces violences.


Nous rappelons que ces campements sont en grande partie le résultat des obstacles dressés par l'administration aux droits des personnes exilées (entre autres : un hébergement inconditionnel et un accompagnement social). Nous demandons, pour les personnes qui arrivent et celles qui sont en France, la garantie d’un accès effectif à leurs droits.


Nous demandons leur mise à l’abri immédiate, inconditionnelle et sans remise à la rue ; la fin des violences envers les personnes exilées sur tout le territoire ; l’arrêt de la suppression des conditions matérielles d’accueil (CMA), qui fragilise et précarise les personnes concernées.*


Nous appelons à manifester largement le 18 décembre, journée Internationale des Migrant·e·s, dans le cadre de la campagne Antiracisme et Solidarité. Face aux discours de haine et aux politiques sécuritaires nous continuerons à nous mobiliser et à faire exister la solidarité.


* Nous vous invitons à lire le rapport Les Oubliés du droit d’asile qui documente ces conditions de vie et met en lumière la précarisation des personnes exilées, notamment sans CMA , en région parisienne.


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